Melchior naît en 1950 au Burundi, pays qui, à l’époque, était déjà considéré comme l’un des plus pauvre au monde. Sa famille émigre au Congo. Son papa va travailler alors dans les mines de cuivre du Katanga. Il débute alors sa scolarité en swahili, langue véhiculaire dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne.

​

Revenu au Burundi, il y termine son école primaire en kirundi, sa langue maternelle. Preuve de sa détermination et de sa soif d’apprendre, il chemine, chaque jour, à pied, quatre heures pour se rendre à l’école. Cela ne l’empêche pas de se hisser à la 1ère place du concours national, concours qui ouvre les portes à des études secondaires qu’il poursuivra, de 1962 à 1970, au Collège Don Bosco de Ngozi. Melchior termine le cursus scientifique et pédagogique, les deux avec mention. Son diplôme d’instituteur en poche, il travaille en tant qu’éducateur et enseignant au sein même de ce Collège.

​

Assoiffé de nouvelles connaissances, Melchior part à Lubumbashi au Congo, pour y poursuivre ses études supérieures en Mathématiques et Physique et en sort diplômé. Grâce à ses excellents résultats, il obtient une bourse d’études à Fribourg, en Suisse. Faute de moyens pour financer son billet d’avion, il revient alors au Burundi pour y travailler comme enseignant durant une année afin d’économiser la somme nécessaire pour son futur périple universitaire.

​

Melchior s’envole finalement pour la Suisse en juillet 1978. Qui dit nouvel environnement, dit aussi nouvelle langue et culture à apprivoiser. Les études de mathématiques à l’Université de Fribourg étant principalement dispensées dans la langue de Goethe, Melchior n’a d’autres choix que de s’astreindre à des cours intensifs d’allemand. Après des débuts difficiles dus aux acrobaties linguistiques, il obtient sa licence en mathématiques en 1982.

​

Mais pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?

​

Après l’obtention de sa licence en mathématiques en 1982, Melchior débute une thèse de doctorat. Cependant, sans poste d’assistant et étant privé de bourse, il doit se débrouiller seul pour payer ses frais. Il trouve alors un poste de surveillant au Musée d’Histoire Naturelle de Fribourg, qu’il occupe pendant des années en parallèle de ses études.

​

En 1986, la Faculté des Sciences de Fribourg ouvre un cursus dédié à l’Informatique. Melchior saisit l’opportunité d’y travailler comme assistant, en marge de son doctorat. Il aide à mettre sur pied le Laboratoire d’Informatique. Une nouvelle passion est née ! Melchior arrête alors ses recherches en Mathématiques et commence un nouveau doctorat, cette fois-ci, en Informatique. Diplômé « Docteur en Informatique », Melchior doit son parcours universitaire à son sérieux et sa détermination inébranlable, mais aussi au soutien de Catherine, sa femme qu’il épousera en 1986.

​

Catherine et Melchior ont couvé pendant 7 ans, le projet d’aller vivre au Burundi, mais les guerres civiles qu’a connu le pays les ont poussés à la décision de s’installer à Fribourg. Ensemble, ils construiront le fruit de leur amour, leur tribu, quatre enfants : Angélique, Ophélia, Timothée et Joaquim.

​

Ayant conscience de sa situation privilégiée, il décide de mettre sur pied, en 1988, le projet de soutenir personnellement et activement sa famille au Burundi afin de leur permettre d’avoir de meilleures perspectives d’avenir. Premier axe d’action : la scolarisation des enfants. La famille supportera ainsi une centaine d’enfants.

​

Le projet de Melchior trouve un nouveau souffle en 2019, sous l’impulsion de toute la famille Ndarugendamwo. En 2019, l’association Nyamiyogoro – Ma Colline NMC voit alors le jour et Melchior en devient le président. Les rêves de ce papa et mari peuvent ainsi perdurer et espérer être réalisés.